Sur fond de législation européenne, depuis 3 ans, l’accès aux données des véhicules se complexifie avec le développement de passerelles de sécurité chez bon nombre de constructeurs automobiles. En tant que réparateur multimarques, il est probable que vous ayez déjà été confrontés à des difficultés pour interagir avec les calculateurs de certains véhicules récents, protégés par ces nouvelles passerelles de sécurité des constructeurs. Pour les véhicules concernés, ces passerelles verrouillent toute intervention sur les calculateurs des véhicules et limitent l’utilisation des outils de diagnostic. Dès lors, la simple remise à zéro après une opération de vidange, l’effacement du moindre voyant ou code défaut, ou encore le lancement de tests actionneurs est impossible sans une procédure préalable d’identification du réparateur et l’enregistrement de l’outil de diagnostic utilisé. Un vrai casse-tête pour les ateliers de réparation quand on sait que tous les véhicules ne sont pas concernés, que chaque constructeur dispose de sa propre plateforme et fixe son propre niveau d’accès aux données ! Nos équipes de formateurs font le point sur les passerelles Security Gateway et la marche à suivre pour débloquer l’accès aux données.

Vers une généralisation des passerelles de sécurité

L’Europe impose un cadre législatif strict aux constructeurs en matière de sécurité des véhicules et notamment en ce qui concerne l’accès aux data. Afin d’éviter toute prise de contrôle à distance mal intentionnée et d’augmenter la sécurité des véhicules, ils sont tenus de sécuriser l’accès aux réseaux multiplexés de leurs véhicules. Pour répondre aux exigences de l’Europe, FCA, puis Mercedes ou encore Renault équipent certains de leurs derniers modèles de boitiers électroniques qui brident l’utilisation des outils de diagnostic jusqu’à ce que le réparateur et son outil de diagnostic soit reconnu par le constructeur. Si cela concernait jusqu’à présent essentiellement les véhicules haut de gamme équipés de systèmes d’aide à la conduite avancés, nul doute que bientôt, l’ensemble du parc automobile sera concerné par ces procédures de sécurité. C’est déjà le cas pour la Renault Clio 5, la Fiat 500 dernière génération ou la Golf 8 qui nécessitent un déverrouillage via la plateforme du constructeur pour la simple remise à zéro de l’indicateur de maintenance. Il est donc devenu indispensable de s’enregistrer sur l’ensemble des plateformes afin de pouvoir intervenir sans difficulté sur les modèles de véhicules concernés, de plus en plus nombreux.

Verrouillage des données constructeur, pas toujours simple de s’y retrouver

Même si certains des modèles de véhicules concernés par les passerelles de sécurité sont bien connus des ateliers de réparation multimarques, ce n’est pas toujours simple pour les réparateurs de s’y retrouver. Pour la FIAT 500 par exemple qui fût l’un des premiers véhicules à être impacté par la mise en place du Security Gateway de FCA en 2019, toutes les versions ne sont pas concernées par la demande d’authentification. Seules les dernières versions équipées des systèmes ADAS les plus avancés nécessitent une authentification. Chez Renault, le déblocage n’était nécessaire que pour intervenir sur les systèmes ADAS de certains modèles, les autres fonctionnalités restant disponibles. Mais sur les modèles les plus récents tels que la Clio 5, Renault a verrouillé des fonctionnalités basiques et demande une authentification.

Dans les faits, c’est souvent au moment de brancher la valise de diagnostic sur la prise OBD que l’on a la mauvaise surprise d’un blocage de l’accès aux données.

Les procédures de connexion étant multiples et variées et plus ou moins complexes, il est important d’anticiper et de s’enregistrer auprès des passerelles de sécurité des différents constructeurs, si possible quand l’atelier n’est pas dans le rush d’un pic d’activité.

Gare aux dérives, les constructeurs gardent la mainmise sur leur véhicules

On peut voir dans ces passerelles de sécurité un moyen pour les constructeurs de garder la mainmise sur bon nombre d’interventions concernant les véhicules récents. Le cadenassage des nouveaux véhicules pour des opérations basiques non liées à la sécurité des véhicules peut constituer une atteinte à la concurrence et un handicap pour la réparation indépendante.
Lire l’article de Zepros Auto : « Verrouillage constructeur : la FNA tire la sonnette d’alarme »

Les 3 étapes du déverrouillage des passerelles de sécurité

Pour déverrouiller le système de blocage de la passerelle de sécurité, vous devez :

• Renseigner le formulaire d’authentification de votre garage en vous connectant sur la plateforme dédiée du constructeur. Attention, il faut attendre la validation du constructeur qui peut prendre jusqu’à plusieurs semaines. Il faut donc anticiper pour ne pas être pris au dépourvu lorsque vous travaillez sur un véhicule qui nécessite une opération de déblocage.
• S’assurer que votre outil de diagnostic soit reconnu par la plateforme du constructeur. A ce jour, la très grande majorité des outils de diagnostic sont certifiés par les constructeurs mais la fonctionnalité liée au modèle qui vous intéresse n’est pas toujours intégrée car il faut du temps aux fabricants d’outils de diagnostic pour les intégrer. Cela peut prendre jusqu’à 2 ans.
• Acheter des crédits à l’unité ou au forfait, au mois ou à l’année car l’accès aux données est payant.

En savoir plus sur les passerelles de sécurité

Vous avez 5 minutes ? Découvrez notre vidéo TECHNI’Boost consacrée à la passerelle sécurisée Gateway Security de FCA. )

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